Le travail d'Agnès Geoffray tend la plupart du temps à une forme simple, dont la perception serait apparemment directe. Mais l'évidence du visible s'avère souvent contrariée. Derrière le visible de l'image existe un double visuel porté par une narration latente. Elle capte les visages, les gestes, les mots. Par une mise en scène, revendiquée ou non, elle ouvre un espace de fiction en mettant en place des micro-relations, où chaque individualité n'existerait que dans son rapport à l'autre. Une narration latente émerge alors du rapport que les protagonistes entretiennent entre eux, que ce soit par le biais de la parole ou du visible seul.

Pour l'invitation à ipso facto, Agnès Geoffray utilise principalement la photographie et la vidéo. D'un coté, on aurait un groupe, un collectif et de l'autre, un individu, seul, mais tous porteurs d'une histoire, extériorisée.

Laurent Moriceau, en collaboration avec Eva Prouteau, continue à ipso facto un projet qui propose de considérer le sexe féminin comme lieu d'exposition. La réalité physique du sexe féminin constituant une part importante, et, vis à vis de ce lieu unique, le rôle d'Eva Prouteau et de Laurent Moriceau est initiateur et transitionnel : entre les désirs multiples de création et les sujets féminins enthousiasmés par la proposition. Cet enthousiasme est au centre du projet. Ainsi, chaque intéressée mettra en jeu différemment sa sensibilité pour établir un rapport personnel au public.