Christelle Familiari
Emanuel Licha
Christelle Familiari
Emanuel Licha
Emanuel Licha
Christelle Familiari
Christelle Familiari

Christelle Familiari et Emanuel Licha du 4 au 25 mars 2000

Pour sa troisième exposition de la saison, la galerie ipso facto présente conjointement une artiste nantaise, Christelle Familiari et un artiste franco-québécois Emanuel Licha. Les deux artistes ont travaillé ensemble à un accrochage mêlant installation, vidéo et performance… Une documentation sur les artistes du programme ainsi que sur les expositions passées (dossier, catalogue, diaporama) sera mise à disposition.
Christelle Familiari entretient un rapport frontal au désir, qu'elle réalise sous nos yeux pour le briser aussitôt. Quand le pornographique est un frottement sans élection ni désir des corps, et dans lequel l'excitation est seulement mécanique, ouvertement nihiliste, les activités que propose Christelle Familiari mettent, quant à elles, le doigt sur l'essence même de l'érotisme ; voilant d'une main ce qu'exhibe l'autre. Si elles sont érogènes, c'est parce qu'elles mettent en branle le désir - et même son envers, le dégoût - l'acuité de la perception de l'autre. A cet égard, la vidéo propose une radicalisation, presque une indigestion, de la dialectique de la séduction, ouvrant ainsi l'horizon sur ce qui pourrait être une érotique vomitive reprenant à son compte la phrase phytique de Paul Valéry "le plus profond, c'est la peau", ce qu'elle met ici en jeu, c'est la tyrannie de l'épiderme. Elle qui s'amuse à créer de toute pièce des émotions (plaisir, gêne, indécision,...) elle s'attache cette fois à nous installer la monstruosité du corps féminin. Christelle Familiari, qui affectionne certainement les ingénieuses canailleries, fait du corps un accessoire à des fins louches. Mais, avisée et entreprenante qu'elle est, elle sait entremettre sans jamais compromettre.

Murielle Durand-Garnier

 
Emanuel Licha : "Voici des chemins à emprunter. Des couloirs dans lesquels s'engager.
S'engager dans un Y, c'est choisir de faire un choix, c'est s'engager à décider au moins entre la gauche et la droite pour en sortir. Tandis qu'un couloir qui relie deux murs est sans issue, de part et d'autre. Il laisse terriblement sans décision. Et lorsque ces deux murs forment un coin, l'imagination y voit une solitude.
Voici le site à atteindre pour bouder l'autre. Mais il y a des angles d'où l'on ne peut plus sortir. Après un temps passé à faire de la rencontre la matière de l'œuvre, ce n'est pas que les rencontres ne se font pas, mais les non-rencontres ne cessent de se faire.
Voici un travail qui a la préoccupation de ses interlocuteurs. Qui les pense, pour les appeler.
Un travail de performance pour la position des corps, un travail de sculpture pour celle des objets. Comment le corps approche - et intègre ? - l'objet, ce qu'ils font l'un de l'autre. Comment l'architecture les pense simultanément."

Emanuel Licha