Du côté performance, cet adepte du "Eat Art", avait l'habitude de distribuer lors de vernissages des petits tableaux représentant le plus souvent des cerises ou bien des tartelettes garnies de ce même fruit. Le tout stocké dans son triporteur, sorte de galerie ambulante, qu'il promena du Centre Beaubourg aux Etats-Unis où il vécu une vingtaine d'années, ouvrant même à New-York un restaurant : l' "Art Café".

L'artiste a donc une prédilection pour la cerise, motif qu'il décline depuis les années 1970, prétexte à questionner les courants artistiques antérieurs aux travers de tableaux cocasses et amusés, "à la façon de" tel ou tel grand peintre. Aujourd'hui, si ses peintures font moins référence à l'histoire de l'art (telle sa série de bouddhas appelée les "peintures chatouilleuses"), c'est parce qu'elles ne cherchent pas à affirmer davantage que ce qu'elles représentent : des cerises et autres petits pois. Le plaisir de peindre l'emporte sur le sujet. D'ailleurs la notion de plaisir est quasi omniprésente dans son travail et cet épicurien, né dans la région de Rabelais, "utilise la peinture pour véhiculer son rire". En prolongement, son importante exposition réalisée au centre d'art "Le creux de l'enfer" à Thiers l'automne dernier se termine par "Le mur du rire", installation faite de hauts-parleurs diffusant son rire et celui de ses amis artistes.