Pierre Antoine - Yann Rambaud
Exposition du 13 mars au 3 avril 2004


Pierre Antoine
Qu'il s'agisse du "Papier peint bibliothèque", du "Mobilier sensible" ou bien de "Phénix®", un plan de pavillon témoin tracé au désherbant sur une pelouse, de la "Table d'orientation" dont le paysage est dessiné à partir des chiffres d'affaires des cent premières entreprises mondiales, ou bien encore de "Engrammes" ou du "Théâtre de la mémoire", Pierre Antoine tente de re-qualifier les rapports que nous entretenons à l'égard des différents types d'économies qui nous animent. Qu'elles soient microscopiques ou macroscopiques, physiques, mentales ou symboliques, il ne les appréhende que pour tenter "de produire un léger déplacement du regard et de la pensée qui produirait une forme d'inflexion dans nos habitudes perceptives et cognitives."

Dans la plupart de ses travaux, Pierre Antoine part d'une approche du monde qui considère l'individu dans son rapport au "construit", qu'il soit physique ou mental.

Ainsi, envisager l'espace dans sa dimension structurante le conduit à penser des oeuvres qui ont tout aussi bien à voir avec l'architecture qu'avec le paysage, le champ économique, les relations sociales où la mémoire.

Sans privilégier une technique plus qu'une autre, il explore au fil de ses travaux des questions récurrentes : interroger la fonction et l'usage des lieux, comment s'inscrire dans l'espace (intérieur/l'habitat ou extérieur/le paysage), gérer sa mémoire.





Yan Rambaud


Yan Rambaud


Pierre Antoine





Pierre Antoine

Yan Rambaud

"Envisagée comme une matérialisation d'un espace concret, la surface de mon corps est à l'origine de la majeure partie du travail.

Les diverses projections que subit cette surface permettent de tisser des correspondances entre une réalité (l'acte de mesurer) et la fiction d'un système d'équivalence (l'acte de lier par les chiffres des environnements de différentes natures).

Cette surface concrète (le corps) est appréhendée comme un territoire ouvert où ces correspondances et ces équivalences appellent moins des contraintes que la liberté de les détourner.

Dans les pièces où n'interviennent pas directement le corps et sa mesure, le travail fonctionne selon les mêmes modalités : ainsi, les bandes magnétiques de la pièce "Ombres sonores" proposent un espace concret (mesurable) pour les différents récits qu'elles véhiculent. Avec les pièces "Objet (f)utile" et Paradis c'est l'intervention d'autrui (qu'il agisse comme émetteur ou récepteur d'un récit, d¹un protocole, ou d'un choix) qui devient l¹élément à corriger, à transformer ou à rendre visible.

Dans les travaux plus récents et dans ceux en préparation, les différentes surfaces explorées sont des espaces à modifier ou à occuper dans le but de rechercher (d'affirmer ou même de réhabiliter) toutes formes d'identités..."