Michèle Magema / Régis Perray
Exposition du 20 novembre au 11 decembre 2004


Dans le cadre de beautés.afriques@nantes au Lieu Unique, la galerie ipso facto est heureuse d'accueillir Michèle Magema, d'origine congolaise et Régis Perray, artiste nantais.

Michèle Magema et Régis Perray sont liés tous deux à la ville de Kinshasa (République Démocratique du Congo), l'une étant fille d'un exilé politique congolais, l'autre ayant récemment découvert la ville. Ils posent ainsi chacun à leur manière des regards différents sur la ville, riches de réflexions sociales, politiques et culturelles.


Les artistes devant les vidéos de Michèle Magema.

 

Après avoir vécu sa petite enfance à Kinshasa, Michèle Magema fait sa scolarité en France et obtient son diplôme en 2002 à l'école des Beaux-arts de Cergy-Pontoise.
Son travail entretient un dialogue permanent entre sa culture congolaise et sa culture d'adoption : il tente d'établir un équilibre entre ses deux cultures en montrant les liens et les écarts qui la nourrissent. Elle utilise parfois des images qui proviennent de faits historiques passés, oubliés qui font état d'une réalité sociale et politique. Toutes ont à voir avec un affect. Par exemple, dans l'installation "Oyé Oyé", pour laquelle elle a obtenu le Prix du Président de la République Sénégalaise lors de la biennale de Dakar 2004, l'artiste se présente vêtue de l'uniforme bleue et blanc, imposé par le régime dictatorial de l'ex. président du Zaïre.

Régis Perray
En caricaturant la marche militaire,l'artiste confronte l'image de son corps tronqué avec celle du président Mobutu Seseko. L'artiste quitte le Congo en janvier 1984, âgée de 6 ans. Elle emporte avec elle, les souvenirs des saluts au drapeau, des chants dédiés au président, et cet uniforme bleu et blanc. Cette oeuvre, détermine l'incidence du pouvoir politique du président Mobutu sur la vie de l'artiste.
Régis Perray vit à Nantes où il a été diplômé de l'école des Beaux-arts en 1997, il vient de recevoir le prix 2004 des Arts Plastiques de la ville. Il expose et mène ses projets au niveau national et international. Après les Etats-Unis, la Pologne et la République Démocratique du Congo, il vient juste de séjourner en Corée du Sud.

"COULEUR. Je n'étais pas une couleur, je suis devenu blanc à Kinshasa."

Des pyramides de Gizeh en Egypte (1999) aux rues de Kinshasa en République Démocratique du Congo (2004), en passant par les vieux cimetières de Lublin en Pologne, Régis Perray balaye, lave, astique des lieux négligés, abandonnés. Quelques définitions de son petit dictionnaire Les Mots Propres donne l'esprit de ses recherches artistiques sur les sols, qui sont aussi des supports à la contemplation et à la réalisation de séries d'images témoins où son corps est de moins en moins présent.


Régis Perray

 

"BALAI. Le balai dialogue avec la maison et les objets. Parfois, il tente de se glisser sous les meubles pour être plus efficace. Il peut y avoir un aspirateur mais avec son encombrement et son bruit, il est un autre. Le balai est encore soi.
KINSHASA. Posée sur la terre comme sans fondations, Kinshasa est née hier soir. Des grandes étendues de petites habitations sans grands immeubles. Peu de bitume, pas encore de transports publics, pas encore de ramassages des ordures mais beaucoup de vert. Du vert végétal, dense et humide, prêt à absorber la ville. Kinshasa est née hier soir.
LOIN. Courir pour aller plus vite, balayer pour aller plus loin.''


Les œuvres de Régis Perray montrées lors de cette exposition ont été réalisées dans le cadre d'une résidence organisée par l'Espace Croisé de Roubaix et la Halle de la Gombe à Kinshasa (mars 2004).
Remerciements au Transport Chenue Grand Ouest pour leur soutien.